Je ne vis pas dans le vrai monde… Frenchmen Street

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Comment ça? Deux ans d’existence pour mon petit blog et aucun article sur cette indispensable artère de mon coeur, cette voie qui m’entraîne au bout de la nuit, cette chaussée que foulent sans cesse mes pieds fatigués? Que nenni. Je m’en vais de ce pas et immédiatement, réparer cet impardonnable manquement. Pardon, Ô rue de mon existence.

Comprenez bien qu’à la Nouvelle-Orlèans, tous les chemins mènent à Frenchmen. Enfin, surtout les chemins un peu tortueux que mes soirées empruntent. On n’est jamais vraiment sûrs de ne pas finir dans un de ses bars, ou même juste à discuter sur un de ses trottoirs… Faut croire que y a un certain magnétisme nocturne qui m’attire malgré moi dans ce nerf musical aux vapeurs alcoolisées. C’est un peu ma résidence secondaire. Un endroit où je me sens bien et où j’aime passer certains week-ends. Avec ses bons restaurants, ses concerts de qualité et même son petit marché artisanal. Frenchmen, quoi.

Prenons vendredi dernier par exemple. Le hasard comme par hasard. J’étais à une soirée de flatterie sociale, bon chic bon genre, organisée sans enfants, mais avec les parents et les professeurs de ces derniers. Je mangeais du fromage et je buvais du vin, en faisant attention à ne pas dépasser la limite de mon alcoolisation autorisée selon mes critères personnels. Je pensais distiller quelques compliments plus ou moins hypocrites entre deux gorgées pétillantes, et retrouver mon lit en début de soirée, presque aussi fraîche que le blanc dans mon verre.

Vous vous doutez bien que la suite des événements a pris une toute autre tournure. On s’est vite retrouvés entre professeurs français à papoter autour de bouteilles bien choisies, à avoir le rose au joue qui rougit et le sourire aux lèvres qui grandit. On n’était plus du tout fatigués de notre semaine de rentrée et quand ils ont éteint les lumières après une heure à essayer de nous faire quitter les lieux, il a bien fallu se résoudre à trouver un nouveau point de chute. Je vous le donne en mille. FRENCHMEN. Là où toujours on atterrit, en plein dans la cible.

Plan en action.

Plan en action.

Nous voilà donc troquant vélos et voitures contre taxis, et partant vivre notre aventure nocturne dans l’antichambre de ma vie. Tout a commencé tout à fait normalement. J’ai rencontré un poète avec une machine à écrire. On a discuté quelques minutes, puis je lui ai demandé de m’écrire quelques vers sur la ville, sur ma ville. Vingt minutes plus tard, il me déclamait son art. C’était beau. Je crois que tous les mois, j’irai le voir.

Après, on a dansé sur du Reggae, dans un bar où y avait pas la place de danser. Une fois je m’y suis même mariée, parce que Frenchmen c’est pas la réalité. C’était pour de faux, juste parce que je voulais en cadeau encore une chanson pour danser. Bon, on n’avait pas eu de chanson en plus mais tout le monde avait applaudi. Et on n’a même pas eu besoin de divorcer après.

Reggae Night.

Reggae Night.

Pour finir, on a écouté The Business à Maison. Avec un nom comme ça, je me dis que y a pas que moi qui doit me sentir un peu chez moi là-bas. Frenchmen, ça fait cet effet là. C’est vraiment une rue que j’aime profondément, une rue qui est même pas parallèle ou perpendiculaire, une rue entre la glauquitude de Bourbon et l’alternative très alternative de Saint Claude.

Home.

Home.

En fait, je crois bien que si j’étais une rue, je serais Frenchmen Street.

 

Je ne vis pas dans le vrai monde… Carnival Marathon

2011 Rock n Roll Mardi Gras Marathon

Mon état d’esprit Mardi soir, la fraîcheur en moins.

Les marathons, en règle générale, c’est pas trop mon truc, rapport à un effort physique trop intense pour mon faible corps. Mais le marathon de Mardi Gras, malgré sa difficulté, je ne le raterais pour rien au monde, et encore moins après cette année exceptionnelle. J’ai tout donné pour lui, je suis allée au bout de mes forces, quitte à m’écrouler au sol (ou sur un canapé), ivre de fatigue. Ce ne fut pas chose aisée de passer la ligne d’arrivée, mais quelle joie de pouvoir dire « Je l’ai fait! ». Oui, j’ai réussi le marathon du déguisement, des parades et de la picole.

Non, on n'abandonne pas. On reprend des forces.

Non, on n’abandonne pas. On reprend des forces.

Le top départ a été donné le 31 janvier avec Krewe du vieux, pour une course d’endurance sur 3 semaines. On était dans les starting blocks, et on est partis comme des flèches, dans un début de course fracassant.

C'est parti.

Un départ prometteur.

Une semaine plus tard, avait lieu le combo déjanté Tit-Rex et Chewbacchus, et il fallait bien garder le rythme pour rester dans la course. On a donc commencé la soirée à 4 heures de l’après-midi, autour de cookies et de bières, pour ensuite rejoindre le peloton, formé autour de chars miniatures de la taille de boîtes à chaussures, puis de créatures de l’espace. Afin de ne pas risquer la déshydratation, on a bien sûr fait plusieurs pauses boissons, et on a fini la soirée légèrement positifs, à l’insu de notre plein gré évidemment.

On avait alors notre rythme de croisière, mais la course allait accélérer. Fini les parades une fois dans le week-end. Maintenant, ça allait être le sprint final. Des parades tous les soirs, toute la journée, partout dans la ville, du jeudi au mardi, sans fin. On a recruté dans l’équipe et les copains et les familles sont arrivés de France de toute part, pour nous aider à retrouver quelques forces. Les maisons étaient pleines à craquer, les rues étaient pleines à craquer, notre foie était plein à craquer… Mais on pensait plus que jamais à remporter cette bataille sur nous-mêmes.

L’expérience de l’année dernière nous a servi de leçon, et cette fois on a ménagé nos efforts. On s’est réservé des jours de repos sans parades, le mot repos étant tout de même de trop dans l’effervescence de la ville, des concerts et des restaurants… On a sélectionné comment dépenser notre précieux reste d’énergie, pour des intérêts de la plus haute importance tels qu’une chaussure, les Stompers ou Britney Spears…

Et comme on est devenu un peu des experts de Mardi Gras, on s’est même ajouté une petite soirée anniversaire prohibé au milieu. Une petite étape bonus qui valait le détour, mais qui a failli me faire déclarer forfait. Mais c’était sans compter sur mon âme de sportive bien connue, qui n’abandonne pas si facilement la compétition. Mardi Gras, je t’aurai.

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Est arrivée alors la dernière ligne droite, le 17 février, soit 17 jours après le premier pas sur la piste. Une dernière ligne droite tellement parfaite que j’en ai oublié la fatigue, le froid et les excès des dernières semaines. J’ai parcouru cette ultime journée  avec une petite foulée légère, joyeuse et emprunte de folie. Déjà, j’avais le costume parfait. Sortir en pantoufles et en pyjama intégral (Euh… Oui, je suis célibataire.), c’était un peu l’idée lumineuse de Carnaval. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi on ne le fait pas tout le temps, c’est tellement confortable (et tellement ridicule, oui d’accord…). Et en plus, j’ai même pas eu besoin de me coiffer et de me maquiller (Et oui, je suis aussi rentrée célibataire étonnamment…)

J'ai quand même trouver un copain de costume.

J’ai quand même trouvé un copain de costume.

Mardi Gras oblige, on a commencé la parfaite journée très tôt. On a collectionné les parfaits colliers de la parade Rex avec les copains qui avaient froid, eux, puisqu’ils n’étaient pas en parfait pyjama. Puis on a traversé le French Quarter en vélo, et on a vu des costumes parfaitement réussis. C’était beau et fou.

On est ensuite allés manger au Buffa’s en parfaite compagnie. Les hamburgers étaient parfaits, les cocktails étaient parfaits et l’ambiance était parfaite. C’était festif et fou.

On a repris nos vélos-bateaux, et on est allés danser dans la rue parfaite, avec dans notre panier les produits parfaits. C’était extravagant et fou.

Puis, on est allés voir le parfait coucher de soleil, qui avait même changé de position pour ce jour parfaitement spécial. C’était merveilleux et fou.

Mardi Gras touche à sa fin... Ah non.

Mardi Gras touche à sa fin… Ah non.

Ensuite, on est allés sur Frenchmen pour écouter un parfait concert de Treme Brass Band. Comme il fallait attendre deux heures, on a parfaitement bien mimé des instruments de musique, des pays et des célébrités. Le temps a défilé parfaitement vite, et le loup a été un vrai caméléon à ce jeu là. C’était drôle et fou.

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On a aussi mangé des hots dogs parfaits, dans un parfait bazar. On a bien sûr fini en duo parfait, dans le bar le plus imparfait de Nola. On a même couché Saint Claude. C’était glauque et fou.

Voilà. J’ai triomphé. Un effort sur la durée pour avoir la joie de réussir un extraordinaire exploit physique. Et maintenant, j’ai le blues jaune, violet et vert…

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Happy Mardi Gras.

Je ne vis pas dans le vrai monde… Krewe du Vieux 2015

Et voilà. C’est reparti pour trois semaines d’orgasmes carnavalesques!

Et niveau plaisir, y a pas à feindre, la fameuse Krewe du Vieux dont la réputation sulfureuse n’est plus à faire, est quand même l’une des parades les plus jouissives de la saison. C’est peut être la douce magie des débuts…

Les choses sérieuses commencent.

Les choses sérieuses commencent.

Tout a donc commencé plutôt calmement lors d’un petit cinq à sept à domicile, entre gens portant perruque violette et masque argenté. On n’avait pas sorti la totale champagne-fraises, mais un tonifiant gin-crumble, pour commencer les préliminaires en douceur. De quoi juste trouver la force d’affronter ensuite la dernière nuit de janvier en corset et tutu.

On est bien chaudes maintenant.

On est bien chaudes maintenant.

Le coeur palpitant et l’excitation montante, on s’est donc rendus sur les lieux de la folie annoncée, pour prendre notre pied en enfilant nos premiers colliers. Et mon oeil pudique a vu des choses pas très catholiques partout sur les chars, devant, derrière…

J’ai imploré la sainte conscience collective pour que tout cela change, mais Charlie a dit que chacun a le droit d’exprimer son désir. Ainsi soit-il alors, et nous irons tous au septième ciel, puisqu’il faut faire l’amour et non la guerre.

Je suis Saoule.

Je suis alcoolisée.

Et pour finir la nuit en apothéose, on a arpenté les rues et les bars de New Orleans. Et on a chauffé nos corps sur les dance-floors collants, dans des mouvements collés, jusqu’à atteindre l’épuisement.

Laissez-moi reprendre ma respiration.

Laissez-moi reprendre ma respiration.

Chacun chez soi est alors reparti, dans le tourbillon des envies…

Je ne vis pas dans le vrai monde… The 610 Stompers Superball

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 – Bonjour, je m’appelle PrinCec, et je souffre d’un dédoublement de personnalité. Après absorption de Kryptonite-Cranberries, je deviens Super Princess et je ne ressens plus ni le froid, ni la faim, ni le sommeil. Je développe également un trouble obsessionnel pour les perruques et la couleur rose. 

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Bonjour Super Princess et bienvenue au 5ème bal annuel des Schizophrènes Anonymes. 

Le bal des Super Héros, c’est un peu la Super Soirée de l’année. Celle qui arrive juste au moment où l’on sait que l’on ne tiendra pas plus de trois semaines de Super Résolutions. Celle qui nous prépare à la Super Saison de Carnaval. Celle qui nous apprend qu’on est un Super Héros le temps d’une nuit, mais pas tout le week-end…

Comme la vie ordinaire ce n’est pas toujours évident, des hommes extraordinaires ont pensé à organiser une grande fête dans un immense hangar de Mardi Gras afin d’oublier notre personnalité équilibrée parfois difficile à porter.

Super peuplé.

Super peuplé.

Ces hommes, ce sont les Stompers, des anonymes masculins qui souffrent un peu plus souvent que nous, simples Super Héros du week-end, d’une double personnalité. Ils se pensent sortis tout droit d’une publicité française et dotés de Super Pouvoirs de danse. Et ils n’ont pas tout à fait tort.

Les Super Héros devant rester inconnus, et leurs rassemblements un secret, chaque participant est apparemment passé à travers un filtre d’amnésie en franchissant la porte de sortie. Ne reste donc qu’une Super Impression de soirée réussie, joyeuse, dansante, fantasque, drôle… Et quelques Super Photos volées.

Et au petit matin, on est rentrés avec un Super Taxi pour retrouver chez nous une apparence ordinaire et digne. Ou pas…

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On Super s’aime.

Entretien avec un psy.

– Chère amie (puisque nous nous connaissons relativement bien maintenant), nous arrivons finalement au terme de ces trois semaines de retraite réflexive. Si vous le voulez bien, nous allons revenir, en toute confidentialité évidemment, sur cette expérience de solitude dans des conditions extrêmes. Etes-vous prête pour ce petit bilan?

– Je pense et je le suis.

– Commençons donc. Qu’est-ce que cet isolement choisi, mais forcé, vous a appris?

– J’ai découvert un monde imaginaire très riche et peuplé de gens très intéressants. Ces rencontres hautes en couleur m’ont appris à me questionner sur l’existence, et à poser un regard souriant sur la vie. J’ai par exemple passé une nuit d’insomnie avec un poète imaginaire, à comparer les souvenirs à de vieilles lettres brûlées, froissées ou égarées dans un sombre grenier… Je crois que grâce à cet isolement, je ne serai plus jamais seule dans ma tête.

– Hum… Oui… bon, passons à la question suivante. Imaginer et penser sont deux très belles activités, mais concrètement, à quoi avez-vous occupé vos 500 heures – et des poussières de sablier – de liberté conditionnée?

– De petits riens: dévorer un bon roman, caresser un cheval, faire une sieste sur le canapé, croquer des carrés de chocolat, m’asseoir face à la mer, boire du café, tremper des cookies dans du lait, regarder un film français, écrire un livre…

Petits riens

Petits riens

– Stop, stop, stop. Ecrire un livre? 

– Euh… Oui. Au début, j’ai surtout écrit pour enlever les maux de mon coeur et les aligner sur une feuille… Mais taper sur les touches roses a peu à peu aussi enlevé mes idées noires… Et finalement, sans vraiment m’en apercevoir, j’ai mis avec le sourire un point final à la 108ème page.

– Et peut-on en savoir un peu plus sur ce livre… ou est-ce un secret?

– Je peux juste vous dire que j’ai rendez-vous la semaine prochaine avec un journaliste imaginaire pour peut-être quelques révélations… Mais chut.

– Comment vous sentez-vous aujourd’hui? Prête pour le retour à la civilisation?

– Je me sens l’âme plus légère et les pantalons plus serrés. Je suis ressourcée, rassasiée et reposée. J’ai maintenant hâte de retrouver les copains, l’effervescence, le bruit et les cernes… Surtout les copains en fait.

– Chère amie, nous allons nous dire au-revoir sur ces belles paroles pleines d’optimisme. J’ouvre mon parapluie et m’envole secourir de nouveaux esprits…

– Cher ami, vous vous trompez de toute évidence de monde imaginaire. Mais vous serez toujours le bienvenu pour partager une discussion autour d’un whisky au miel. Bon vent.

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– Euh… sinon… Avant que je parte vraiment… J’aurais encore une dernière question… mais… euh… C’est un peu délicat… Mais physiquement, vous m’imaginez comment? 

Je ne vis pas dans le vrai monde… Halloween Fest

Halloween ici, c’est un peu ma période préférée de toute l’année entière. Y en a qui aiment le froid poudreux de Noël, le chocolat chaud sous le plaid et les cadeaux des petits lutins. Ben moi, j’aime l’air frais d’octobre, le Gin Tonic dans les bars sombres et les monstres qui font peur.

Alors, cette année, pour ma fête favorite, j’ai pas fait les choses à moitié. Un vrai travail d’actrice commencé dès le début du mois, une transformation physique et une préparation psychologique dignes d’Hollywood. Kilos éliminés, teint blanchi, cernes creusées, sourire effacé… A la date D, j’étais fin prête à rentrer dans mon personnage. On peut même dire que J’ETAIS mon personnage. Bon, sauf qu’à la date D, j’en avais un peu marre de pas être gaie, et que j’avais un peu envie de faire la fête. Merci les copains.

J'ai très envie de faire la fête. Et de torturer des enfants.

J’ai très envie de faire la fête. Et de torturer des enfants.

Voilà donc comment il a été tout naturel de monter à 7 heures du matin dans un bus plein de travailleurs, eux en tenue de travail, moi en Mercredi Addams, avec une main en latex que j’ai passé la soirée de la veille à bourrer de coton. NA-TU-REL. Bon, après, il a fallu passer la journée du 31 à l’école, à occuper des tortues, squelettes et autres sorciers, qui avaient une envie de travailler proche de la mienne, et qui pensaient autant aux bonbons qu’ils allaient engloutir que moi aux verres que j’allais…euh… siroter.

Un climat de classe propice au travail.

Un climat de classe propice au travail.

Cette journée de classe n’aurait été complète sans l’organisation d’un événement un peu angoissant. C’est Halloween ou ça ne l’est pas. Heureusement, la direction a pensé à tout et nous a organisé un petit tour dans une maison pleine de gens mourants ou très malades (mourants quoi). La bonne idée à la hauteur des meilleurs Haunted Tours de New Orleans. Et l’année prochaine les enfants, visite guidée de la morgue, youhou!

Les enfants, si vous mangez trop de bonbons, vous deviendrez comme le monsieur à gauche.

Si vous mangez trop de bonbons, vous deviendrez comme le monsieur à gauche.

Apres cette journée ô combien éprouvante, nous nous sommes ensuite plus ou moins tous retrouvés et perdus dans le French Quarter, au milieu d’une foule dense, costumée, éclectique et électrique, qui dansait et s’amusait dans les rues et les bars de Frenchmen. Une grande pagaille, folle, brouillonne, parfois inquiétante, que la Chose a d’ailleurs décidé de fuir, seule dans les rues de New Orleans, après avoir été attaquée par des essuie-glaces de voiture et une fille pas très drôle (ok, moi non plus.).

Trouvez Charlie(s).

Trouvez Charlie(s).

Samedi, j’ai donc porté le deuil de la Chose, dans le calme reposant de ma chambre. Snif. Aïe. Dodo. Mais dimanche, il fallait déjà surmonter cette triste perte pour continuer les festivités de cet Halloween Break. Le Voodoo fest, sa bière, ses attractions metalliques et ses concerts en plein air nous accueillait. Nous, et les centaines d’autres festivaliers, qu’on savait pas trop si ils étaient encore déguisés.

Et après, cette agréable journée presque estivale, on ne sait pas trop pourquoi, mais on a décidé de clôturer le week-end dans une maison hantée. Mais pas n’importe laquelle: une maison hantée dans une vraie maison hantée (ben oui, sinon c’est moins drôle.). Et pas n’importe quel jour: le jour où il fait noir et où ils donnent juste une pauvre lampe led pour tout le groupe. J’ai donc évidemment passer 20 minutes à broyer le bras de mon partenaire, à crier et à trembler parce que des zombies avec des tronçonneuses me poursuivaient dans des catacombes.

Accueillant le monsieur.

Accueillant le monsieur.

Tout de même étrange que ce soit ma période préférée de toute l’année entière…

Appelle-moi, on va en discuter.

Appelle-moi, on va en discuter.

Je ne vis pas dans le vrai monde… Mes ordinaires week-ends.

Aaaaaah! Cet instant magique du vendredi soir où tu dis au-revoir au dernier élève dans un râle de soulagement annonciateur de libération: WEEEEEEKKKKKKEEEEEENNNNDDDDDDD! (A crier comme dans Braveheart évidemment). A moi le samedi Leclerc entouré de petits vieux, les rues désertes et les devantures fermées du dimanche, le rendez-vous ménage et les corrections d’évals. Ah? Mais non. Au temps pour moi, je ne vis plus dans le vrai monde.

Dans le faux-monde, le week-end ne commence pas le vendredi soir à 23 heures, mais le vendredi soir à 17h, afterwork oblige. Tu te dis toujours que non, que cette fois-ci tu vas être raisonnable et laisser se reposer ton foie et ton corps, mais tu sais très bien qu’au final c’est toujours oui, parce que ton cerveau a aussi besoin de repos.

Blueberry Mojito. Plus efficace qu'une aspirine.

Blueberry Mojito. Plus efficace qu’une aspirine.

Dans le faux monde, tu as toujours une occasion à fêter avec tes copains. Entre ceux qui emménagent, ceux qui déménagent, ceux qui fêtent leur anniversaire trois fois (parce qu’on les aime beaucoup et qu’on est résistant. Enfin, sauf certains qui s’endorment un peu en soirée…) et ceux qui ont le gala de leur école (oubliez le mot école, il n’a plus de sens ici. Le gala est dans une boite de nuit.), tu n’as même plus le temps de regarder le dernier épisode de ta série en commandant des sushis. Dur.

Dans le faux monde, tu ne manges pas souvent (jamais) chez toi le week-end. Tu brunch à l’extérieur ou au bord de la piscine, tu achètes des goûters indécents et tu t’offres des restaurants gastronomiques sans raison, juste comme ça, parce qu’après tout c’est pas la vraie vie, alors pourquoi s’en priver. Alors oui, c’est mal, mais c’est tellement bon. Je bave encore quand j’y pense.

Enfin, dans le faux monde, tu fais toujours quelques activités enrichissantes , intéressantes, cultivantes ou sportives (pas trop quand même.), parce que tout est dans l’équilibre. Une petite heure à la piscine, une petite heure au musée, une petite heure au parc, une petite heure dans une Seconde Line… Tu vis quelques heures locales, parce qu’il y a encore et toujours beaucoup de choses à découvrir dans le faux-monde.

Seconde line, ou comment allier marche sportive et culture locale festive.

Seconde line, ou comment allier marche sportive et culture locale festive.

Bref, dans le faux monde, mes ordinaires week-ends sont extraordinaires. Je les attends avec impatience et je les savoure. Et ces derniers temps, y a comme une note de gratouillis de beignets brûlés qui me reste sur la bouche…

Je ne vis pas dans le vrai monde… Mid Summer Mardi Gras

Dans le vrai monde, quand une fête est bien, elle est bien. Dans le faux monde, quand une fête est bien, on en refait une autre pour fêter la première. Et c’est donc comme cela que l’on se retrouve à fêter Mardi Gras en plein mois d’août, sous une chaleur étouffante, après l’avoir fêté six mois plus tôt lors du pire jour glacial de l’année. Et ce fut encore une fois un grand n’importe quoi exceptionnel.

Comme c’est Mardi Gras (enfin presque), l’idée est évidemment de se déguiser sur un thème savamment pensé. Ou de suivre son propre thème. Ou de ne pas se déguiser. Ou de venir presque tout nu. Bref, comme c’est n’importe quoi, tu peux faire n’importe quoi. Du moment que tu ris, danses, sautes, souris, et fais des câlins, tu es le bienvenu. Et quand on sait que cette année le thème était « frotte-le sur tout ton corps », on imagine bien que la soirée ne pouvait pas rester sous contrôle très longtemps.

Mon arme du crime. De très nombreuses victimes.

Mon arme du crime. De très nombreuses victimes.

Me voilà donc à arpenter Oak Street avec ma bombe à Cupcake dans la poche, ma licorne qui fait caca des bonbons autour du cou, ma spatule de cuisine dans le décolleté et mes oreilles de chat sur la tête. Pourquoi? Parce que j’avais envie, c’est tout. Et que j’ai le droit parce que c’est n’importe quoi.

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Toujours avoir une licorne. Toujours.

Là-bas, y avait des gens avec de la peinture sur tout le corps, des gens en serviettes et charlottes, des gens avec des justaucorps roses, des gens en tutus, des gens pailletés… La constante semblant tout de même de ne pas être trop vêtu. Tout ce beau monde (ce sont mes copains) s’est mêlé à d’autre beau monde pour défiler tous ensemble dans une fausse parade du n’importe quoi qui ne peut pas exister dans la vraie vie.

Prix du meilleur déguisement. Les jumeaux Hulk.

Prix du meilleur déguisement. Les jumeaux Hulk.

On est ensuite arrivés dans un parc tout aussi irréel, dans lequel on a bu quelques bières (ben c’est Mardi Gras) et dansé, avant de repartir deux petites heures plus tard dans une parade retour un peu plus alcoolisée (ben c’est Mardi Gras).

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Et là, ce fut au delà du n’importe quoi. Comme les américains ne font jamais les choses à moitié, y avait « la piscine »: un truck rempli (pas à moitié donc) d’eau mousseuse. Autant vous dire que le thème a été exploité au maximum. Peinture, eau, mousse, crème, bonbons… On a frotté tout ce qu’on a pu, on a mouillé nos habits, on a coulé nos téléphones, on a donné de notre personne. C’était pas très hygiéniquement correct, mais c’était très drôle.

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Qui sont ces parents qui laissent jouer leurs enfants dans la piscine sans surveillance?

Après autant de dépenses énergétiques en danses, cris, combats et câlins, on a eu faim. On a mangé et on a continué notre soirée assis sur un trottoir à philosopher sur la (vraie) vie. Enfin, ça c’est ce que je me dis, parce que je me rappelle plus trop des discussions, mais ça ne pouvait qu’être hautement philosophique.

Où vais-je? Qui suis-je?

Où vais-je? Qui suis-je? A qui est cette spatule?

Encore une bien belle soirée donc. Mais je ne sais plus si j’attends les week-ends pour me reposer de la semaine, ou la semaine pour me reposer des week-ends…

 

Je ne vis pas dans le vrai monde… A que Johnny!

Hey Jo, pour toi y a toujours une place (dans mon coeur)

Hey Jo, pour toi y a toujours une place (dans mon coeur)

A que vous savez que depuis ma plus tendre enfance et mon éducation musicale à la française, je suis une fan inconditionnelle de Johnny. J’allume le feu tous les matins sous ma douche, et après je me sens libre dans ma tête. J’ai d’ailleurs longtemps hésité niveau tatouage, entre ma petite fée clochette et Johnny 4 ever, ne sachant trop lequel reflétait le mieux ma personnalité. Si j’ai toujours été plutôt discrète sur ma passion pour le rocker, ne voulant attirer les caméras de Confessions intimes dans ma chambre (ou dans ma salle de bain),  toujours est-il que mon idole est là, lové dans mon petit coeur éternellement jeune.

A que vous imaginez bien ma joie alors, quand j’ai appris que Johnny – le seul, l’unique, la légende – allait se produire à New Orleans dans la mythique salle de House of Blues. Et comme toute la musique que j’aime, elle vient de là, je savais que ma vie allait commencer avec ce concert exceptionnel.

A que je m’excuse pour les cris, mais quand on est une groupie, on est parfois hystérique. Rendez-vous compte de ce qu’est assister à l’entrée de son fantasme musical dans une salle ne contenant pas plus de 200 personnes: le fantasme devient si accessible, à porter de main, à contact d’yeux… Aaaaah Johnny, si tu savais…

A que j’ai failli perdre connaissance, mais j’ai quand même penser à respirer et j’ai même réussi à mouvoir mes jambes flageolantes pour me rapprocher au plus près de la scène (et de LUI). J’ai ainsi pu ressentir comme jamais la frénésie et l’émotion de la salle, lorsque les portes du pénitencier ont résonné… Moi, c’est dans ses bras que je voudrais finir ma vie.

A que de temps en temps, Johnny il a chanté des chansons en américain, parce qu’il a du se dire que c’était le bon endroit pour faire ça. Johnny, il doit pas vraiment savoir que les américains ils le connaissent pas, et que y avait que des français dans la salle. Moi, les chansons en américain j’aime pas trop, parce que j’aime bien comprendre la profondeur des paroles. Du coup, parfois je décrochais un peu (pardon Johnny, pardon), mais je me faisais griller par l’harmoniqueur vu que j’étais tout devant, et là je me reconcentrais très vite parce que l’harmoniqueur il faisait un peu peur…

J'veux pas mourir enchaînée...

J’veux pas mourir enchaînée…

A que les meilleures choses ont toujours une fin, et cette parenthèse de bonheur s’est refermée. Certains ont pris des photos en jouant les stars, d’autres ont fumé des cigarettes avec la star. Un jour moi aussi je serai célèbre, j’écrirai ses mémoires, et moi aussi je lui montrerai mon tatouage en lui disant que ça aurait pu être lui sur mon poignet. Après tout, on a tous quelque chose en nous de Johnny…

A que Au revoir.

 

 

Je ne vis pas dans le vrai monde… la planète de Guillaume.

Ceci n'est pas un article.

Ceci n’est pas un article.

De l’eau a coulé.

Julie construit son puzzle et se questionne.

Blandine s’éclaire au néon.

Rebecca feuillette les abdos.

JB se tartine de BB.

Pierre se rase sans lame.

Claire joue à l’assiette en carton.

Et je colore des princesses héroïnes.

Quoi de moins surprenant? Guillaume, parisien à l’aise Breizh, nous livre une soirée surnaturelle pleine de clins d’oeil, sans sourciller de la barbichette, à l’occasion de son passage dans sa nouvelle année. Bienvenue dans sa galaxie, un monde rempli de livres, de jeux de langue, de générosité et de Bourbon.

On ne comprend pas toujours tout, on s’interloque, on s’interroge, on l’interroge… mais on comprend que toujours sans Guillaume, l’alcool des amis est un peu bouchonné. Un peu comme…

Une boîte d'oeufs avec 5 oeufs

5 oeufs dans une boîte

Ou…

Un pack de bières avec 5 bières.

5 bières dans un pack

Ce n’est pas complet. Alors que la force soit avec nous, contre tornades et tempêtes, vers l’infini et au-delà…

Tu peux faire voeu de ne pas sourire pendant tout le voyage.

Tu peux même faire voeu de ne pas sourire pendant tout le voyage.

En te souhaitant un joyeux anniversaire avant que les démons m’entrainent jusqu’à l’insomnie.

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