Once upon a time… (almost) The End.

Bon, ben voilà. On y est. Presque. La fin de l’histoire. La fin du conte. 132 articles semés comme des petits cailloux sur le bord de la route. Et le tournant tout au bout. Mon blog me le dit, y a plus la place pour le moindre souvenir. Le livre est plein. Y a plus de pages à écrire. Fin. Alors, il est l’heure de commencer une nouvelle histoire. Pleine d’aventures. Pleine d’incertitudes, de doutes, de rêves et de magie. Pleine d’une nouvelle vie. Encore.

A croire que ces chapitres-ci sont déjà moins l’épilogue de ces trois dernières années que le prologue des nouvelles. Je le sens que ça bouillonne, que y a comme un volcan, ou comme un séisme. Que cette histoire-ci, c’était finalement plus un conte initiatique qu’une histoire avec des bonnes fées et des princes charmants. Que tout arrive toujours pour une raison, et que la princesse elle avait bien du chemin à faire, avec ses petits cailloux et ses ballons. Que tout ça, c’était pas pour rien, comme tout le reste avant. Et qu’il me reste encore six mois pour devenir vraiment moi. Et que c’était un peu pour en arriver là toute cette histoire. Enfin, je crois.

Mais ce qui est bien avec les dernières pages d’un livre, surtout quand elles laissent des paillettes plein la tête, c’est qu’on a envie de les dévorer d’un seul coup sans jamais les terminer, de savourer chaque ligne tout en étant impatient d’en finir.

Alors, pour se replonger dans le livre qui se termine tout doucement, c’est ici, Once upon a time… in Nola.

Et pour tourner les pages du nouveau livre qui commence tout doucement, c’est là, Once upon a time… around the world.

Once upon a time… Pumpkin Dentelle

Mise à jour 2016

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Ne pouvant résister à la demande enthousiaste d’une certaine personne qui se reconnaîtra probablement (indices: sac-à-dos et casque de vélo), me voici donc en train de rédiger mon premier article actualisé.

Encore un indice.

Encore un indice.

Cette année encore, il y a eu les curcubitacées qui trônaient en reines de l’après-midi, les outils tous miniatures qu’on dirait des jouets, les bières épicées à la courge et le dimanche après-midi qui étire le week-end au bord de la piscine. Cette année encore, il y eu les grimaces de dégoût au contact de la chair orange et les sourires d’émerveillement à l’illumination des citrouilles. Cette année encore, on a vraiment eu l’impression de vivre les Etat-Unis et de toucher à la joie des petits américains, nous, d’à peine trente ans et des poussières. On avait le regard concentré, le geste appliqué et les petites étincelles dans la pupille quand tout s’est éclairé.

Cette année par contre, les graines de courge n’ont pas rôties dans le four et nous ont manqué. Mais en contre-partie, le barbecue a bien grillé toute la soirée, car c’était un bel après-midi d’automne, frais et ensoleillé. Puis les bolas enflammées ont tournoyé dans la nuit, les chips ont craqué sous les dents et les verres se sont doucement vidés au fil des discussions. Les lanternes illuminaient de leur petite flamme nos derniers instants dominicaux, dont on profitait, contemplatifs et fiers de tant de talents déployés.

Pour le reste, vous pouvez (re)lire la suite. Je ne cours toujours pas mais j’adore toujours autant les brunchs du dimanche. Mon faux mari ne m’a pas étonnamment pas quittée au bout de trois mois. Je conserve un réel intérêt pour les analyses de profils psychologiques dans le marc de citrouille. Je masterise la sculpture sur courge maintenant, je suis d’ailleurs experte en taillage de potiron, mention netteté extrême. Puis les aurores boréales, c’est beau en vrai.

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Version 2015

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J’avais deux objectifs pour cette fin d’année: sculpter une citrouille pour Halloween et voir des aurores boréales pour le Nouvel An. Des objectifs finalement beaucoup plus atteignables que de se lancer dans un jogging tous les jeudis, et finalement beaucoup plus en adéquation avec mes compétences physiques (quoique la citrouille a failli gagner…).

Me voilà donc dimanche dernier, après de gargantuesques tartines avalées (d’où l’impossibilité encore de l’objectif jogging), en route pour réaliser au moins la moitié de ma to do liste du trimestre en compagnie de mon faux-mari, le retour. On a donc arpenté, dans notre grande passion du shopping dominical, toutes les grandes surfaces de la Nouvelle-Orléans à la recherche de la citrouille de nos rêves et des indispensables (mais épuisés) mini-outils qui la transformeraient en oeuvre dentelée. Et avec Patricia qui faisait pleuvoir des seaux d’eau pour corser le challenge, on s’est vraiment amusés (surtout mon faux-mari qui me déposait à l’entrée des magasins parce que je suis une princesse et me rejoignait tout mouillé) (Et ensuite, il a cuisiné du poulet aux cacahuètes. Mais ne vous emballez pas, c’est un FAUX mari.).

On s’est ensuite tous retrouvés, quelques amis et une (grosse) poignée de citrouilles, pour l’atelier découpage de cucurbitacées. Comme Patricia ne fatiguait pas, on a aménagé une terrasse de salon à base de papier journal et on s’est tous assis sur l’herbe le carrelage pour créer nos lanternes orange.

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Et là, les choses sérieuses ont commencé. Je ne savais alors pas dans quoi je m’engageais (finalement, le jogging…) Déjà, il faut vider la citrouille. C’est à dire mettre sa petite main toute blanche et manucurée dans cet affreux fruit tout filandreux pour en retirer les innombrables graines et filaments. Beurk, beurk, beurk. Et ce n’est qu’une fois que tu n’as plus d’ongle et que tout ton avant-bras baigne dans la bave de courge, que tu peux passer à l’étape suivante. LE MOTIF. On trouve alors plusieurs écoles: les créatifs, les artistes, les indécis, les droit-au-but, les appliqués, les insatisfaits… Montre-moi ta citrouille et je te dirai qui tu es.

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Et enfin, avec tes petites scies de dinette, il te faut faire des p’tits trous, des p’tits trous, toujours des p’tit trous. Pendant 30 minutes. Ou pendant deux heures. J’ai cru que la citrouille se régénérait au fur et à mesure que je l’évidais. J’avais des ampoules aux doigts, des courbatures aux jambes et des tiraillements dans le dos. Un marathon de la citrouille. Mais j’ai vaincu.

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Me reste donc plus qu’à accomplir l’ultime objectif de ma liste.

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Once upon a time… My staycation

USA

Wow! My text translated!

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Cette année, j’ai testé pour vous la staycation, l’alternative sédentaire à la vacation. Un concept fort intéressant pour tous ceux qui, comme moi, ne partent pas en vacances aux quatre coins des Amériques, mais restent ici, chez eux, à New Orleans. Oui, bon, j’avoue, pas de quoi faire sortir les petits mouchoirs et couler une larme de compassion, parce qu’il faut bien reconnaître que New Orleans pendant la pause automnale, c’est quand même finalement plutôt pas mal à vivre. Y a plus dur comme sacrifice, quoi, que passer une semaine ici (Y en a même qui prennent des avions pour vivre ça, en vrai).

En fait, c’est un peu comme vivre dans une autre temporalité. Je découvre enfin New Orleans au petit matin, bien plus tard qu’une journée d’école, mais bien plus tôt qu’un jour de week-end. C’est tout doux comme un croissant de la Boulangerie et un café au lait en extérieur. Ça croustille et ça sent le beurre, c’est serein et le temps dure longtemps.

C’est aussi tout à la fois frais et chauffant, comme un pique-nique sur l’herbe du parc. Y a une petite brise qui fait se soulever la nappe Vichy doucement, et le soleil qui joue avec les reflets sur les lunettes. On discute entre deux croques, tout en respirant la nature, l’épiderme qui dore. On prend le temps de lire et de fermer les yeux, c’est calme et le temps dure longtemps.

C’est généreux comme une rencontre franco-américaine. Des gens de tous horizons, de tous profils, de tous âges, mais tous amoureux de la langue française, qui viennent converser entre eux, ou avec nous, en français, avant de nous offrir à nous aussi la possibilité de pratiquer un peu leur langue. C’est un vrai échange, chaleureux et délectable pour le coeur comme pour l’esprit, et le temps ne dure finalement pas assez longtemps.

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C’est simple comme tout plein de petits bonheurs à la Amélie Poulain. Comme croquer dans des tartines de Nutella à la terrasse d’un café. Comme tremper ses orteils dans l’eau d’une piscine avec vue sur les immeubles du CBD. Comme raconter sa ville à des visiteurs de passage ravis. Comme comprendre un film en version originale. Comme boire un verre de blanc dans un fauteuil confortable au cinéma. Comme jouer en révisant avec des enfants motivés et contents. Comme s’offrir une parenthèse glacée au moment du goûter. Comme déguster un plateau d’huîtres sur des fauteuils perchés. Comme parler des hommes, de la vie, des voyages avec ses amies, et se sentir vivante, et se sentir vibrer.

Parce que finalement, une staycation, c’est aussi un voyage. C’est comme passer à travers une gros rouleau qui compresse le temps, et l’étire en accordéon. C’est apprendre à prendre le temps. C’est vivre. Doucement. lentement. Pour des millions d’années. Et finalement toujours en été.

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Once upon a time… Tremé Fall Festival

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Il est encore des festivals que l’on n’a pas eu le temps de faire au bout de trois années… Tremé Fall Festival est de ceux-là, et je suis bien contente d’avoir remédier à ce manquement cette fois. Parce que c’était une bien chouette journée, de celles qui font pencher la balance de la Nouvelle-Orléans du bon côté.

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Déjà, ce petit festival a lieu au mois d’Octobre, ce qui lui donne d’avance plein de points de bonification. Comme je le répète tous les ans, Octobre est mon mois préféré ici. J’adooooooooore! Mais vraiment. Genre, quand j’habiterai plus là, et que je viendrai voir mes copains en vacances, ben je viendrai à ce moment là. Oui, oui. Les températures sont juste comme il faut, parfaites pour faire du vélo en petite robe sans suer, sous un magnifique ciel bleu. Puis y a Halloween qui arrive, les maisons pleines de squelettes et les citrouilles qui poussent comme des petits pains. Et les premières vacances de l’année scolaire. Bref, Octobre,  c’est chouette.

Ensuite, c’est un petit festival. Du coup, pas trop de monde. On peut danser, respirer, faire des second line, s’asseoir dans l’herbe, être tout près de la scène… La jouissance du festivalier en somme. On profite de l’après-midi dans un cadre intimiste, on a l’impression d’être un peu pote avec les musiciens, d’avoir été invité dans leur jardin. Hey, Glen, comment ça va? La famille, tout ça?

Enfin, c’est la Nouvelle-Orléans. Ce qui veut dire que n’importe quel événement est quand même un mélange un peu fou. Le son est plutôt mauvais et la musique est trop forte, mais les musiciens sont extraordinaires et le public est magique.  La p’tite vieille se balade avec son perroquet sur l’épaule, quand le monsieur barbu a un tee-shirt aux couleurs improbables et un badge « Free Hugs ». Ça sent la friture et ça résonne les cuivres, avec Saint Augustine pleine de rouille en toile de fond. Le genre d’après-midi où tu as vraiment l’impression de faire partie de New-Orleans. Le genre d’après-midi qui me manquera une fois partie.

Once upon a time… Self love.

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Bon, c’est pas parce que je suis tristounette, que je ne peux plus être coquette. Et je vais pas arrêter de me faire jolie, sous prétexte que c’est plus pour lui. Alorsà défaut d’arriver à soigner mon p’tit coeur, je peux commencer par soigner mes p’tits ongles. Un objectif à la fois, hein, et ma vie sera entre de belles mains colorées.

Les salons de manucure ici se situent donc entre le Disneyland du vernis et le bistrot des ongles limés. Point d’ambiance intimiste, de musique douce et de senteurs délicates. Aux Etats-Unis, tu es à l’usine de la coloration ongulaire, confortablement installé devant les télévisions géantes, dans une atmosphère aux lumières éclatantes et aux discussions bruyantes. Tu peux d’ailleurs venir avec toute ta bande de potes, et siroter une petite bouteille de vin californien, les doigts de pieds à l’air, en bavardant. Le rêve américain, quoi.

Cheers.

Cheers.

La palette des vernis proposés est évidemment démesurée. On est aux States, ou on ne l’est pas. C’est tout de même légèrement Cornélien comme situation pour quelqu’un qui ne sait pas faire de choix… Oui, je veux du rose, mais le « comme une petite crevette » ou le « princesse dans le coeur« … Hmmm…. Pour t’aider, les flacons sont à ta disposition et tu peux les ouvrir, regarder la couleur, les retourner, les sentir, bref, tu es le client, tu es le roi, et tu peux y passer l’après-midi sans avoir une remarque. Que le vernis s’oxyde dans les différentes manipulations n’est pas un problème. On a dit la quantité, pas la qualité.

Et y a d'autres murs, avec d'autres vernis et d'autres télés.

Et y a d’autres murs, avec d’autres vernis et d’autres télés.

Après, c’est un peu ce qui se fait de mieux en l’absence d’un amoureux. Tu te fais masser le dos à moitié allongé sur ton fauteuil confortable, pendant qu’une gentille dame s’occupe de tes pieds et une autre de tes mains. Gommage, serviettes chaudes, massages… Si en plus tu as une chouette copine avec qui débattre des derniers potins, l’objectif de la journée est clairement atteint.

Journée fille.

On est bien. 

Après tout, je suis une princesse.

Once upon a time… Mon oxygène.

J’vous préviens, va y avoir des petites étoiles, des ballons qui se gonflent, des paillettes qui picotent, parce que je suis toute émue à l’intérieur de moi, juste à côté de là où ça fait quand même encore mal. Là où ça fait vivre quoi.

J’dois reconnaître que j’ai pas été une super copine ces derniers jours… J’vous passe le tableau, parce qu’il n’est pas très rigolo. J’étais dans ma bulle, et y avait de la place pour personne. Sauf que mes copains, il leur fallait un peu plus qu’une petite bulle toute grise pour les effrayer et les faire abandonner. Ils allaient tout repeindre en vert pour me faire respirer.

Ils ont monté un collectif pour me donner le sourire. Et quand je l’ai appris, ça m’a donné aussi les yeux humides. Ils ont mis en place leur grande action, en bande organisée qu’ils sont. Je me suis retrouvée lavée et habillée un dimanche matin, dans une voiture en route pour le Bayou Coquille.

Ils ont sorti la nappe et les fleurs. La bouteille de rosé et les glaçons. Le pain aux olives et les fromages de France. Le céviché de saumon. La salade de quinoa. La tarte chèvre-épinard. Tout était fait maison. Tout était frais et bon. Alors c’est vrai que y avait aussi les moustiques et les araignées. Et qu’ils se demandaient qui avait eu cette drôle d’idée d’un pique-nique dans les marais. Mais moi je m’en fichais, parce que je trouvais surtout que c’était une chouette idée qui mettait du ciel bleu là où c’est tout noir.

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On a marché au milieu des alligators et des cyprès, en bavardant de la vie, jusqu’à ce que l’orage nous menace. Mais à l’intérieur de moi, le soleil gagnait un peu de terrain. Et j’en avais besoin.

Alors voilà. Mon oxygène, mes petits ballons pour ne pas perdre l’équilibre, mes super copains, ce sont eux, et je vous souhaite d’avoir les mêmes.

Once upon a time… La vie en pause

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Un mois que je m’accrochais très fort à tous les petits ballons de bonheur qui passaient à portée de ma main, pour ne pas tomber, pour rester légère malgré l’insoutenable légèreté. Il a suffi de quelques messages lancés comme des flèches, et tous les ballons ont explosé. Bim bam boum. L’équilibre était brisé. J’étais brisée. Tout dedans, là où ça ne se voit pas, mais là où ça fait tellement mal.

C’était un gros bazar à l’intérieur de moi. Plus rien à l’endroit, que des petits morceaux, des petites miettes plus à leur place. Ça hurlait dans ma tête et dans mon cœur. Tellement, que j’avais l’impression d’être un peu folle quand même. Alors, j’ai mis ma vie en pause. Quelques jours pour remettre un peu d’ordre là où c’est tout noir.

Je suis restée en boule dans ma bulle. Longtemps. J’ai écouté toutes mes pensées dans ce silence. Puis aussi, toutes les douleurs et les bonheurs. J’ai essayé de nettoyer tout ça. De tout réarranger pour retrouver un équilibre. Evidemment, la balance est fragile maintenant. Puis la douleur va peser longtemps du coté du cœur. Mais la vie va rejouer et regonfler ses petits ballons, je le sais, elle le fait heureusement tout le temps.

Alors, voilà. Je vais relancer la lecture. Reprendre la vie. Mais quand je te sourirai en m’accrochant à mon petit ballon, tu sauras que tout dedans, là où c’est brisé, j’ai tellement mal. Et que j’aurais aimé que tu sois là, simplement, avec quelques mots, pour rééquilibrer tout ça.

Il a finalement eu les quelques mots. Maintenant à moi de garder l’équilibre. 

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Once upon a time… Ces impressions de déjà-ressenti

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L’année dernière, à à peu près la même époque, je vivais ce que je pensais être les dernières fois de ma vie ici… Mon dernier vol France-US, mes dernières retrouvailles post-estivales avec mes copains, ma dernière signature de contrat à Baton Rouge, ma dernière pré-rentrée à l’américaine, mon dernier Mid-Summer Mardi Gras… Ça donnait un petit goût doux-amer à tous ces moments, ça les faisait vibrer d’un je-ne-sais-quoi d’un peu nostalgique alors que même pas encore vécu, ça donner une dimension dramatico-intense à cette année qui commençait, ça faisait supporter les jours les plus difficiles (*musique de film d’horreur* j’ai nommé la rentrée) avec relativisme…

Et puis voilà, qu’à peu près à la même époque mais un an après, je revis tous ces moments qui étaient les derniers, et y a cette petite impression de déjà ressenti, alors que je sais même plus si cette fois ce sont vraiment les derniers, ou si ma vie tourne en boucle ici à tout jamais… Je remets mes fesses sur les sièges d’un avion France-US mais évidemment pas en aussi direct, je retrouve la joie des jours au compte-gouttes qui annoncent chacun le retour d’un copain, je repasse 3 heures dans une voiture pour apposer ma signature sur le papier sacré, et je vais dans quelques jours très certainement de nouveau applaudir après chaque discours de notre direction comme quoi on est les meilleurs enseignants du monde entier.

Et je suis heureuse de revivre tout ça. Vraiment. Il y a un an, je n’y croyais pas une seconde, et mon futur proche était un écran noir. Là, je me sens chez moi. Heureuse d’être chez moi. Même avec le moisi sur les meubles de ma cuisine. Même avec les 90 degrés qui s’échappent des trottoirs quand il pleut. Même avec les verres de vin à 8 dollars. Même avec *musique de fil d’horreur* l’école qui arrive. Même avec le soleil qui se couche à 19 heures. Même avec la vendeuse qui veut pas me vendre de vin parce que mon ID est périmée, et que comme je me sens un peu trop chez moi, je ne pense pas à prendre mon passeport.

Alors, oui, ce ne sont plus les impressions impressionnantes des premières fois. Ce ne sont peut être pas non plus les impressions décuplantes des dernières fois. Ce sont des impressions de déjà-ressenti, douces comme un long fleuve tranquille. Ce petit bonheur qui pétille dans le coeur pour ceux qu’on revoit. Et ce petit pincement qui picote dans le coeur pour ceux qu’on ne reverra pas. Cette distance accordéon qu’on ressent au contact des nouveaux, de qui on se sent si proches, et en même temps maintenant si lointains. Cet amour inconditionnel pour cette ville, pour son grain de folie, pour son énergie, qui nous lie à elle au delà de ce que nous vivons ici…

Puis, il y a bien aussi quelques impressions nouvelles… Des impressions qui chamboulent, qui vibrent, qui résonnent, qui dansent… Des impressions qui donnent une nouvelle perspective aux dernières fois que l’on revit. Des impressions qui font le bonheur ici, quoi.

Il était une fois… By Mum

Au jeu de l’arroseur arrosé, l’écrivaine s’est fait faire le portrait… by Mum. 

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Chuuut ! En tant que maman qui a été croquée dans ce blog lors d’un séjour précédent, je profite que notre Princesse Frenchie ne soit pas présente pour partager avec vous les coulisses d’une néo exploratrice Louisianaise en vacances dans les Pyrénées. Ici, tout est vrai, rien n’est de la lit-té-ra-tu-re.

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D’abord, son arrivée en sandalettes et robe blanche, parfaitement inadaptée avec la température du jour qui frôlait par le bas la dizaine de degrés. On aurait pu croire qu’elle avait fait preuve d’imprévoyance, mais non, c’était de l’anticipation. Parce qu’une heure plus tard, cette tenue improbable se révélait parfaite dans la course aux gadgets de la caravane publicitaire qui passait juste devant notre gîte, lors d’une course cycliste dont nous n’étions même pas au courant. Les cadeaux pleuvaient pour la « mariée » et nous nous sommes retrouvés avec une armada de porte-clefs, stylos et « bouchons de vin avec une petite fleur qui se balance ». Et quand ce sont les coureurs qui se sont présentés, certains en ont perdu leurs cale-pieds, en s’entendant encourager par cette apparition …

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Allez Mika!

Ensuite, il faut tordre le cou à une idée préconçue: notre Princesse est extrêmement sportive. Soit, il faut être dans la plage horaire adéquate, qui semble limitée lorsqu’on la ramène au décalage horaire subi et à la racine carrée de l’envie du jour. Mais, une petite randonnée, pourquoi pas ? Même qu’une fois partie, elle ne renie pas le fait d’augmenter la difficulté avec une course sportive en levant haut les genoux. Il faut dire que cette accélération impromptue était en sens inverse de la direction initiale, et qu’elle était initiée par sa rencontre avec un « énorme » serpent qui a du lui aussi prendre ses jambes à son cou devant tant de bruit.

Ce qui était extrêmement important pour notre Princesse montagnarde, c’était de respecter ses codes vestimentaires: pas de couvre-chef vulgaire, vive le bandeau multi-fonctions, qui est toujours l’accessoire « parfait » d’une baroudeuse en devenir. Pas de protection solaire, en venant de Nola la peau est déjà préparée. Et si le nez rougit, ce ne peut être du qu’au vilain rhume des foins. Enfin, c’était valable pour le premier jour, parce que lorsque le rhume s’est propagé aux épaules, la crème a retrouvé grâce à ses yeux. Et toute activité un tant soit peu pittoresque et locale se devait d’être accomplie en tenue de Rebelle, pas le film d’animation, non, le groupe de copines danseuses à mi chemin entre les pom-pom girls et le french cancan dont on a déjà pu voir ici la vidéo. C’est ainsi que des vaches et des chevaux ont suivi de près l’intrusion de cette bergère en débardeur noir, mais aussi a été qualifié de pittoresque un dessert au concombre ou de local un apéritif … effectivement local.

Mais lorsque le clou du séjour, le baptême de parapente est arrivé, point de débardeur. Pour jouxter les cieux, les manches longues étaient de rigueur. Comme il ne fallait toutefois pas quitter la terre ferme sans être parfaite, l’heure précédant le grand saut a été consacrée à une petite séance de remise en forme, et plus particulièrement au niveau des sourcils à l’aide d’une pince à épiler. Venant de Vénus, notre Princesse a voulu en même temps ajuster les volets de sa chambre, tout en se disant: « je vais faire tomber ma pince, je vais faire tomber ma pince ». et oui, la pince est tombée, et s’est perdue dans la gouttière en dessous, à 3 mètres de hauteur.

Le séjour s’est terminé et la Princesse est repartie faire son tour de France des amis, pas en vélo mais dans son beau carrosse vert de location. En ayant mis dans son coffre la petite valise dont il avait fallu extraire l’appareil photo et autres babioles afin de pouvoir y caser toutes ces petites choses achetées en France et immettables en Louisiane, mais tellement chics qu’elle ne pouvait les laisser passer à ce prix là, alors que les soldes n’étaient même pas en vigueur…

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Vous avez reconnu notre Princesse, non ?

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Once upon a time… Boston

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Maintenant que je suis une aventurière, plus rien ne m’arrête, et je pars même en vacances toute seule (ou plutôt en exploration) jusque dans la jungle Bostonienne. Mais je dois bien reconnaître que sur l’échelle de l’aventure, Boston c’est un peu le niveau débutant du challenge personnel: une auberge de luxe, des habitants accueillants, aidants et sympathiques et même une ligne rouge qui parcourt tous les trottoirs de la ville pour que mon âme de globe-trotteuse qui s’éloigne du sentier à l’odeur de la charcuterie italienne retrouve toujours son chemin…

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Juste un petit détour.

Tout a donc très facilement commencé à la descente de l’avion, avec un vieux monsieur qui a retardé son train et partagé un café pour m’expliquer sa ville et l’emplacement de mon auberge. Une attitude qui semble courante à Boston, puisque j’ai vu de mes yeux vus le lendemain, un autre monsieur qui sortait du travail (j’aime bien imaginer la vie des gens) et qui demandait à tous les touristes (identifiables au plan dans leurs mains) s’ils avaient besoin d’aide en répétant à qui voulait l’entendre qu’il adorait sa ville. Boston, la ville de l’entraide et du partage. Ça fait chaud dans nos petits coeurs égarés.

Pour moi qui n’ai pas du tout le sens de l’orientation (mais qui sais très bien lire une carte malgré les fausses rumeurs entendues), Boston c’est une ville facile, une ville d’aventurière du dimanche quoi. Chaque quartier est très identifiable (Chinatown, le quartier Italien, le quartier des théâtres, Downtown…) et si tu vois un restaurant de sushis alors que tu cherches les pâtisseries delizioso de Mike c’est que ton sens de l’orientation s’est encore fourvoyé et que tu peux sans plus attendre sortir ton couteau suisse moderne, c’est à dire ton Iphone (ou recourir aux services d’un Monsieur Information).

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A partir de là, tu peux profiter de la ville et de tout ce qu’elle a à offrir aux âmes avides de découvertes. Et la liste est longue. Beaucoup trop longue pour deux petites journées. Son chemin de la liberté avec ses symboles de la Révolution Américaine. Son musée des beaux-arts, ses jardins et sa baie. Ses nombreux restaurants. Ses petites pâtisseries. Evidemment, je n’y ai passé que trop peu de temps, et il y avait tellement plus à faire… Charles River. Havard. Copley Square. Fenway Park… Eternel dilemme de l’expatrié en mouvement.

Puis aussi, il y a les spectacles. Moi, je suis allée voir le Cirque du soleil, parce que j’en suis tombée amoureuse la première fois que je l’ai vu et qu’il fera toujours tomber des millions de poussière d’étoiles sur mon âme d’exploratrice. Et ce fut encore une fois tellement beau, que j’ai eu envie de pleurer pour de vrai. Faut dire que ce spectacle a été créé pour moi, c’était surréaliste. Ils ont sondé mon âme, puis ils en ont fait quelque chose de vivant devant moi. Y avait du swing et des costumes romantiques. Une montgolfière. Des nuages. De la poésie. Des créatures à la Jules Verne. Un univers à la Alice. Une mémé miniature. Un avion en papier. Des marinières. Un pont suspendu. Un vélo qui vole. C’était incroyablement magique.

Alors voilà. Boston m’a conquise. J’aurais pu y passer plus de temps, mais que voulez-vous, mon coeur était quand même déjà pris…

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Au bonheur!